Giro : L'émotion Kiryienka

Pour cette avant-dernière étape, les organisateurs du Giro avaient dessiné un parcours spectaculaire. Le Finestre et la montée finale vers Sestrières annonçait un final alléchant. Les spectateurs en ont eu plein les yeux...

Une dernière pour la route...

Une nouvelle fois, la première heure de course est très rapide : 48 kilomètres parcours pendant les soixante premières minutes. Peu de tentatives d'échappée pendant les 45 premiers kilomètres. Il faudra presque attendre une heure pour voir treize coureurs prendre le large : Miguel Minguez (Euskatel-Euskadi), Josep Jufre (Astana), Angel Vicioso (Androni Giocattoli), Carlos Betancourt (Acqua & Sapone), Eduard Vorganov (Katusha), Yaroslav Popovych (Radioshack), Sebastian Lang (Omega Pharma - Lotto), Kevin Seeldrayers (Quick Step), Frederik Veuchelen (Vacansoleil), Vasil Kiryienka (Telefonica Movistar), Cristiano Salerno (Liquigas-Cannondale), Luca Mazzanti (Farnese-Vini) et Diego Ulissi (Lampre-ISD).

Le beau temps et la chaleur sont revenus sur les routes d'Italie. Les 13 hommes s'échappent et acquièrent vite 10 minutes d'avance. Le peloton est dirigé, comme très souvent depuis deux semaines, par l'équipe d'Alberto Contador, la Saxo Bank-Sungard. Dans la première ascension du jour, le Colle del Finestre dont le sommet est à 28 kilomètres de l'arrivée, José Rujano attaque. Piqué dans son orgueil par sa mésaventure d'hier, le vénézuelien compte bien reprendre une meilleure place au classement général. Stefano Pirazzi (Colnago-CSF), Denis Menchov (Geox) et Joaquin Rodriguez (Katusha) tentent de rester dans sa roue. Mikel Nieve et son leader Igor Anton (Euskatel-Euskadi) ainsi qu'Hubert Dupont (AG2R La Mondiale), puis Roman Kreuziger (Astana) sont lâchés.

Le récital de Vasil Kiryienka

A l'avant, le biélorusse accélère le rythme et lâche un à un ses partenaires d'échappée. Il passe en tête du Finestre alors qu'au même moment, Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale) fatigue. Il passe au sommet avec quelques dizaines de mètres de retard sur ses principaux rivaux mais revient dans le groupe des favoris grâce à ses incontestables talents de descendeur. Au pied de l'ascension vers Sestrière, Kiryienka possède encore 5 minutes d'avance sur le peloton. La victoire est à lui, c'est sûr désormais. Dans le groupe des favoris, où tout le monde est présent, Joaquin Rodriguez (Katusha) attaque plusieurs fois de suite mais John Gadret (AG2R La Mondiale) le suit à chaque fois et fait échouer ses tentatives.

Rujano est toujours en chasse-patate entre Kyrienka et le peloton. Il a rattrapé Carlos Betancourt qui faisait partie de l'échappée du jour et le lâche finalement pour aller à la poursuite du biélorusse, qui à l'avant, pédale vers la victoire. Denis Menchov s'est échappé entre temps et est rejoint par John Gadret, qui, depuis trois semaines, fait preuve d'une régularité sans faille. Steven Kruijswijk (Rabobank) attaque et oblige les leaders à bouger. Nibali lâche prise et finira avec 20 secondes de retard sur Michele Scarponi (Lampre-ISD). Il compte maintenant une minute de retard sur le 2e du classement général.

Vasil Kiryienka s'impose au sommet de Sestrière en pointant ses deux index vers le ciel. Il a rendu hommage à son coéquipier Xavier Tondo de la plus belle des manières et de nombreux coureurs de l'équipe Telefonica Movistar, tels Beñat Intxausti et Francisco Ventoso, ont remercié Kiryienka d'avoir fait honneur à leur ami. Les Telefonica Movistar n'avaient pas voulu quitter la course. Aujourd'hui, on a la preuve qu'ils ont bien fait. Le biélorusse a écrit l'avant-dernière page de ce Giro, un Tour d'Italie bien morose...