Classiques de printemps : bilan...

Publié le par Cyclismement votre...

Hier, Liège-Bastogne-Liège a mis fin aux traditionnelles classiques de printemps, flandriennes puis ardennaises. Mais en regardant derrière nous, que pouvons retenir de ce mois d'avril?

 

Un colosse au pied d'argile en Flandres, un champion dans les Ardennes

 

 

Sur le papier, Fabian Cancellara semblait invincible sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Or, il n'est jamais monté sur la première marche du podium, terminant 3e du Tour des Flandres et 2e de Paris-Roubaix. Sa performance sur le Grand Prix E3, où il passa la ligne d'arrivée une minute avant le peloton, a creusé sa défaite. Blessés dans leur fierté, les coureurs et leurs directeurs sportifs ont décidés de ne plus laisser Fabian Cancellara s'échapper, de s'accrocher à lui jusqu'à épuisement. Pourtant, à quarante kilomètres de l'arrivée, le jour du Tour des Flandres, le suisse arrive à se défaire du peloton et s'en va vers ce qui ressemble à un deuxième titre consécutif.  "Spartacus" traine jusqu'au Mur de Grammont un Chavanel suçant sa roue sur les ordres de son directeur sportif et  tous les experts s'attendent à le voir démarrer une nouvelle fois pour lâcher le coureur de la Quick Step. Mais l'inattendu se produit : Cancellara est pris de crampes! Il se laisse reprendre par le peloton et lâche même prise, victime d'une fringale. Erreur de débutant qui, malgré une nouvelle attaque, lui coute la victoire... Le Cancellara Superman n'existe plus...

 

A un Cancellara démuni et vaincu sur les Flandriennes s'oppose un Philippe Gilbert tout puissant sur les Ardennaises. Qui pouvait réellement le battre les deux dernières semaines? Dès la Flèche Brabançonne, un amuse-bouche avant les trois grands plats de résistance, Gilbert impose son tempo et fait le ménage dans le peloton pour n'emporter qu'avec lui un Björn Leukemans impuissant lors du sprint final.  Le sprint, un élément qui fera la différence à chaque fois que le belge de l'équipe Omega Pharma-Lotto lèvera les bras. Lors de l'Amstel Gold Race, il répond à Oscar Freire qui est le premier à sprinter. Philippe Gilbert accélère à son tour et finit par le déposer. L'espagnol de la Rabobank finira à 5 secondes du vainqueur du jour... Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège, même histoire : il met 3 secondes à Purito Rodriguez en 500 mètres sur la Flèche, les frères Schleck sont incapable de le rattraper lorsqu'il démarre à 500 mètres de l'arrivée. Imbattable et il n'a que 28 ans...

 

Leopard-Trek, toujours placé, jamais gagnant...

 

Quoi penser des résultats de l'équipe de Kim Andersen et Brian Nygaard? Trois podiums (dont un double sur la Doyenne) mais jamais de victoires alors que Cancellara était le grand favori des Flandriennes et que les frères Schleck, chacun ancien vainqueur d'une classique ardennaise, semblaient être en forme pour doubler la mise. Est-ce la malchance, la mauvaise stratégie ou le manque de bons éléments qui ont précipité leur échec? Probablement un peu tout ça à la fois. Les chutes de Frank Schleck et Fabian Cancellara à l'Amstel n'ont pas aidé Andy a concrétiser son attaque finale. Le final de la Flèche Wallonne aurait pu être tout autre si Frank Schleck avait décidé d'attaquer. Il a lui même déclaré y avoir pensé mais, comme ça lui arrive souvent, il ne l'a pas fait... Enfin, Flavio Becca, grand patron et mécène de l'équipe luxembourgeoise, a trouvé que l'équipe manquait de lieutenant. A raison...

 

La revanche des seconds couteauxJohan-Van-Summeren.jpg

 

Qui aurait pu prédire que Johan Van Summeren, à peine connu des plus férus de cyclisme, se retrouverait sur la plus haute marche du podium de l'Enfer du Nord le 10 avril dernier? Ce géant d'un mètre 97 est l'un des vainqueurs les plus atypiques de Paris-Roubaix et il n'a pas à rougir de sa victoire. Sa course à tombeau ouvert pour garder la distance avec les leaders tels que Cancellara ou Ballan et ses cinq derniers kilomètres effectués avec un pneu à plat forcent l'admiration et donnent à sa victoire une saveur particulière.

Nick Nuyens est un second couteau de première classe. L'une de ses premières victoires était le Tour des Flandres espoirs. Il semblait prédestiné à ajouter son nom à la longue liste des Magni, Merckx, Van Looy ou Museeuw. Au terme d'un sprint mouvementé, c'est le coureur de la Saxo Bank qui passe la ligne en premier, prenant le dessus sur Sylvain Chavanel et Fabian Cancellara. 

 

Carton plein pour la Belgique

 

Avec ces deux vainqueurs surprise, la Belgique fait donc un grand chelem sur les classiques de printemps. Ajoutons même à cela la victoire de Tom Boonen sur Gand-Wevelgem. Cela fait des années que la Belgique n'a pas été aussi à la fête. Même du temps de Johan Museeuw, pourtant vainqueur de 11 classiques dont sa carrière (dont 3 Tours des Flandres et 3 Paris-Roubaix), on avait pas vu pareil succès. On se souvient du triplé de Davide Rebellin sur les classiques ardennaises en 2004 mais il ne défendait aucun titre et n'avait aucune pression supplémentaire à cause de son statut d'immense favori. La performance des trois vainqueurs des classiques de cette année est réellement admirable et laisse présager une année belge. Jurgen Van Den Broeck, 5e du Tour de France l'an passé, fera-t-il des merveilles sur les routes de la Grande Boucle? Affaire à suivre...

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