Adieu, Wouter...

Publié le par Cyclismement votre...

L'espace d'un article, je vais oublier ma pseudo-objectivité. Ce qui s'est passé aujourd'hui m'a bouleversé et le mot "dévastée" n'est même pas assez fort pour dire ce que je ressens. J'ai beau lire des tonnes d'articles ou de tweets, je n'arrive toujours pas à croire que le nom de Wouter Weylandt et le temps présent ne s'accorderont plus jamais dans une même phrase...

 

Ce matin, l'équipe Leopard-Trek était si joyeuse pourtant. Ils fêtaient l'anniversaire d'Oliver Zaugg autour d'un copieux petit déjeuner. Quel affreux cadeau d'anniversaire pour le coureur suisse... La série noire continue pour l'équipe Leopard-Trek : la malchance sur les classiques, la fracture de la clavicule de Daniele Bennati et maintenant ça... C'est l'escalade de la malchance. La mort de Wouter Weylandt porte l'estocade...

 

Ce qui s'est passé aujourd'hui ne semble pas être le fruit du hasard, des signes avant-coureurs du drame parsèment la vie de WW. Son meilleur ami s'appelait Fred Nolf et est décédé pendant son sommeil lors du Tour du Qatar 2009. Aujourd'hui, ces deux amis se rejoignent pour ne plus jamais se séparer. La troisième étape du Tour d'Italie représentera tous les pans de la vie sportive de Wouter : il y a un an moins un jour, il remporta la troisième étape du Tour d'Italie 2010. Cette année, lors de cette troisième étape, c'est  la route qui l'emporte. Quelle cruelle coincidence...

 

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Avec son visage taillé dans la roche et ses grands yeux verts, Wouter Weylandt ne passait pas inaperçu. Les dizaine de milliers de tweets et d'articles qui parlent de lui ce soir le confirment. Il était un formidable coéquipier, un poisson pilote de luxe pour Tom Boonen aux temps où il faisait ses armes chez Quick Step. Parfois critiqué par son ancien manager Patrick Lefévère pour son manque de résultats, sa victoire sur le Tour d'Italie l'année fut le plus beau pied de nez qu'il pouvait faire aux critiques.

 

Exalté par l'aventure Leopard-Trek, il n'aura jamais eu le temps de la vivre pleinement. Sa 9e place sur l'étape d'hier promettait de belles choses pour ce Giro. Je suis convaincue qu'il aurait pu faire de grandes choses mais à quoi bon le dire maintenant? L'histoire de sa vie est écrite et le livre est refermé à jamais. Il continuera cependant à vivre à travers sa famille et son enfant qui naitra à la fin de l'été. C'est d'ailleurs absurde : beaucoup de sportifs qui meurent en compétition attendent souvent des enfants et laissent une femme et un enfant orphelin....

 

La comparaison avec Casartelli restera surement dans les mémoires. L'image de ce filet de sang qui s'échappe sur le macadam rappelle celle de l'italien mort il y a 16 ans dans le col du Portet d'Aspet. On dit que le casque est la meilleure protection possible pour les cyclistes. Aujourd'hui, elle n'a servi à rien et le peloton se retrouve orphelin d'un coureur et d'un homme dont on se souviendra toujours. Comme Laurent Fignon, que j'idolatrais, il restera dans mes pensées. Chaque fois que je verrai une chute, je ne pourrai m'empêcher de penser à Wouter Weylandt, avec l'angoisse que le scénario ne se répète.

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