Tour de Romandie : Cunego gagne, Brutt sauve son tricot
300 mètres, c'est ce qui manquait aux échappées du jour pour passer la ligne les premiers. Mikael Chérel (AG2R La Mondiale), Dario Cioni (Sky), David Millar (Garmin-Cervélo) et Alberto Rui Costa (Telefonica Movistar) n'avaient probablement plus la force de lutter contre un peloton qui roulait à vive allure. Damiano Cunego (Lampre) remporte cette étape.
De nombreuses attaques, de nombreux échecs
Les tentatives d'échappées se sont multipliées du début à la fin de l'étape. Les premiers à prendre le large sont Alan Perez (Euskatel-Euskadi) et David Loosli (Lampre) mais c'est un échec. Ce n'est pas le jour pour demander un bon de sortie. En témoignent Tom Stamsnijder (Leopard-Trek), Pierre Rolland (Europcar), Maxime Bouet (AG2R La Mondiale), Sylvester Szmyd (Liquigas-Cannondale) ou encore Tony Martin (HTC-Highroad).
Alors que devant, de nombreux coureurs tentent leur chance, à l'arrière, le maillot jaune et vainqueur d'hier, Pavel Brutt coule. Accompagné de quelques coéquipiers de son équipe Katusha, dont son leader Vladimir Karpets, Brutt tentera de sauver les meubles. A l'arrivée, il conserve son maillot pour 38 secondes d'avance sur le deuxième, le vainqueur du jour Damiano Cunego.
Des quatre coureurs qui réussiront à prendre le large, c'est Dario Cioni qui s'échappe le premier, bientôt rejoint par la trio Chérel-Millar-Rui Costa. Les quatre coureurs arrivent à conserver une avance de quelques secondes mais les forces les abandonnent. Chacun montre un moment de faiblesse, comme Mikael Chérel qui n'arrive plus à tourner les jambes dans le dernier kilomètre. Millar a tenté de se défaire de ses compagnons d'échappée mais ses poursuivants ont resoudé le groupe. Dans le dernier kilomètre, le peloton les rattrape et les dépasse. Damiano Cunego s'échappe et gagne avec 2 secondes d'avance sur Cadel Evans (BMC) et Alexandre Vinkourov (Astana).
Cunego, un vainqueur dans la tourmente
On a pas mal parlé de Damiano Cunego récemment mais peu pour ses bonnes performances sportives. La relance d'un scandale de dopage impliquant des membres de l'équipe Lampre de la période 2008-2009, l'affaire de Mantoue, a été annoncée début avril. Sa campagne de classiques ardennaises a été bien moins satisfaisante que prévue et Cunego s'est même excusé pour ses mauvais résultats après Liège-Bastogne-Liège. Vainqueur du Tour des Appenins et de la 2eme étape du Tour de Sardaigne, il n'a pas réussi à accrocher un top 10 sur une des trois classiques belges.
Intégré à l'équipe de la Lampre alignée sur le Tour de Romandie à la dernière minute, il comptait sur la course suisse pour se rattraper et montrer qu'il était capable de faire des étincelles. Il avait raison d'y croire. Sa victoire d'aujourd'hui ne manquait pas de panache. Il est sorti du peloton sans laisser l'opportunité aux autres de le rattraper. L'écart était déjà fait, sa pointe de vitesse a parlé. A 9 jours du Giro, on est en droit d'espérer le meilleur pour l'italien qui aura 30 ans en septembre.